Historique
Les tout débuts
Lorsque André Hamel, un étudiant en voie de préparer sa maîtrise, perd la vue, il remue ciel et terre pour trouver des ressources, bien décidé, coûte que coûte à terminer ses études. Après de nombreuses démarches, il obtient son diplôme grâce aux services de l’organisme Recording for the blind (désormais Learning Ally) à New York et choisit alors de créer un service similaire pour les francophones avec Jérome Di Giovanni, Gisèle Marchildon et Lucille Lahaise. La Magnétothèque est sur le point de naître !
Constituée en organisme à but non lucratif en 1976, La Magnétothèque répond d’abord aux besoins d’une soixantaine d’étudiants handicapés visuellement. Les lecteurs et moniteurs – tous bénévoles – réalisent 338 enregistrements de livres complets, soit 5 118 heures d’enregistrement représentant 102 360 pages de textes imprimés. Chaque titre est produit sur demande spécifique des étudiants.
Leur diplôme en poche, une fois intégrés dans le monde du travail, ces premiers usagers vivent toujours un pressant besoin de lire. La Magnétothèque élargit alors ses services vers le grand public. En 1979, six studios dotés d’équipements professionnels sont installés à Montréal où 120 bénévoles y travaillent.
La radio voit le jour
1984 marque un point tournant pour La Magnétothèque : les instances gouvernementales québécoises prennent le relais du secteur privé pour contribuer au développement de ses services. La Magnétothèque est reconnue officiellement comme institution québécoise au service des personnes handicapées, reçoit le statut de bibliothèque spécialisée et bénéficie alors d’une subvention annuelle de fonctionnement.
Cette même année, La Magnétothèque signe un protocole d’entente avec le Ministère de la Culture et des Communications du Québec pour mettre sur pied un service radiophonique qui sera inauguré en 1986. Ce nouveau service assure la lecture des médias imprimés 24 heures par jour, 7 jours semaine, toujours grâce aux bénévoles.
Création du SQLA et tournant numérique
En 2004, grâce à une subvention du Ministère de la Culture et des Communications du Québec, les équipements informatiques de La Magnétothèque s’adaptent à l’ère numérique : les équipements sont renouvelés. Les employés suivent une formation technique, alors que les 300 bénévoles bénéficient d’un programme de formation continue.
2004 voit également l’avènement du Service québécois du livre adapté (SQLA), un guichet unique qui regroupe les services de diffusion de l’Institut Nazareth et Louis-Braille ainsi que de La Magnétothèque.
La Magnétothèque cesse ses activités de diffusion en 2005 et se concentre uniquement sur la production de livres audio. Dorénavant, les abonnés empruntent les livres directement au SQLA.
Naissance de Canal M
En 2009, La Magnétothèque obtient du CRTC une ordonnance de distribution obligatoire de la Radio, par les câblodistributeurs et distributeurs par satellites, afin d’offrir une programmation adaptée aux besoins des personnes atteintes d’une déficience. En 2010, la Radio de La Magnétothèque change de nom et devient Canal M.
Outre la lecture de magazines et de quotidiens, la programmation de Canal M se diversifie. On y retrouve entre autres des émissions de services portant sur la santé, l’accessibilité et le handicap, ainsi que des émissions littéraires, notamment sur les nouveautés en format adapté.
Canal M, la radio de Vues & Voix, est diffusée, en direct, à travers le Québec et le Canada, dans près de 2 millions de foyers, par l’intermédiaire des services numériques offerts par les entreprises de câblodistribution et par satellite.
La Magnétothèque devient Vues et Voix
En 2011, La Magnétothèque change de nom et devient Vues et Voix. « L’ancien nom, qui était la Magnétothèque, faisait référence au magnétophone qui n’est plus. On parle des CD, des livres numériques, de l’Internet. Il fallait à tout prix que notre nom reflète cette nouvelle réalité », explique Marjorie Théodore, sa présidente-directrice générale.
Les services de Vues et Voix ont connu une croissance soutenue depuis la fondation de La Magnétothèque en 1976 et continuent à offrir des services essentiels et gratuits à toutes les personnes qui vivent avec une déficience perceptuelle.